JE HAIS LES INFORMATICIENS !
A l'instar des architectes, je suis partisan de rétablir la peine de mort rien que pour leur apprendre à vivre !
D'où vient mon courroux, me demanderez-vous ? Pourquoi cette haine vis à vis de deux professions dont les émoluments sont inversement proportionnels à leur empathie avec le genre humain ?
Vous avez en partie raison. Plutôt que d'énucléer et de briser les membres des architectes avant de les éviscérer, il serait pus juste de les faire vivre quelques semaines "dans les formidables espaces de vie et de convivialité" qu'ils nous offrent avec tant de bienveillance, de les faire profiter de leurs "puits de lumière" à la con et de "leurs pièces si fonctionnelles" que vous ne pouvez avoir pour tout meuble que du Confokéa.
Alors je sais, vous allez me dire que pour les architectes vous pouvez comprendre, mais quid des informaticiens. Quelle est cette nouvelle lubie qui me pousse à les agonir de la sorte ?
Sois patient, ami(e) lecteur(trice). Et je sais que tu l'es, vu que je t'ai abandonné depuis plus de trois mois aux affres de la solitude et de l'ennui, sans pouvoir te détendre les zygomatiques avec mes inepties et que tu n'as pas moufté, pas réclamé ni imploré mon retour. Je t'en remercie d'ailleurs, car je n'en avais pas trop le temps !!
Or donc, cette engeance qui ne mérite que la pendaison par le gros orteil a encore frappé de son incommensurable suffisance. Mais la lutte a commencé. Pas chez nous, je vous rassure !!
Figurez-vous que ces génies qui veulent que l'Homme s'adapte à la machine et qui sont incapables d'adapter la machine à l'Homme, ont trouvé trop compliqué de programmer l'appostrophe dans leurs merveilleux logiciels.
Et plutôt que de faire un effort - je suis sur qu'ils en feraient si pour l'exemple on en prenait quelques uns pour leur faire subir le supplice du pal à l'envers ! - ils ont trouvé plus simple de faire supprimer les apostrophes sur les noms de rues en Grande Bretagne !
Mais un vent de révolte s'est levé chez nos amicaux ennemis de toujours. Et comme fréquemment, ils se sont constitués en association pour défendre l'apostrophe menacée par les partisans du moindre effort numérique.
Vous avez bien lu. L'apostrophe fait chier les programmeurs, alors supprimons la ! Demain ce sera l'accent, du sud comme du nord ! Supprimer les particules aurait été plus révolutionnaires !
L'apostrophe à l'allure si voluptueuse et à l'aile enjouée dont l'énoncé rappelle l'émission littéraire à l'étonnante longévité qui fût pour beaucoup l'appel du livre et de l'écriture et dont l'adulte que je suis devenu se souvient avec l'émoi et le frisson de ses jeunes années.
Voilà pourquoi, cher(e)s lecteur(trice)s, je hais les informaticiens.