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DROIT DANS LE MUR (IA FREE) - Contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre (Pierre Dac)
16 juin 2011

LA GREVE DES ELECTEURS

L'article d'hier sur le Bilderberg, n'a suscité aucun commentaire. Je m'en étonne car voici la preuve de la collusion des politiques, des banquiers, des médias et des militaires sur notre dos et en dehors des régles démocratique : la soudaine apparition d'un Clinton, la brusque démission d'une Thatcher.....D'après Flore Vasseur. Pas de théorie du complot mais une constation !

Je pourrai aussi vous parler de "Gladio" et de "Octogon" dont la réalité a été attesté par des témoins et des historiens.

"Gladio" était une structure composée d'anciens nazis, financée par l'OTAN et les américains chargés d'espionner les soviétiques et en cas de guerre de devenir des francs-tireurs derrière les lignes ennemis. Elle est à l'origine de la loge P2 et peut-être impliquée dans la tentative d'assassinat du pape en 1982.

"Octogon"* était également composée d'anciens nazis qui, avec l'aide de la CIA, ont réactivé leurs réseaux et financé les partis politiques allemands en passant des contrats bidons d'armement avec la Suisse avec rétrocomissions généreuses. Cela me rapelle quelquechose !!.....

Anciens nazis et anciens SS qui se retrouvèrent à la tête des services secrets ouest allemand et proche du chancelier Adenauer !!

*Le système Octogon - Arte - 1er juin 2011

moutons-copie-1Or donc et voyez comme la vie est faite de hasards hasardeux mais néanmoins bizarres, je tombais récemment sur une opportune réédition de "La grève des électeurs" d'Octave Mirbeau.

La concordance des informations dans un temps restreint m'a toujours étonnée et m'a souvent ravi......

Je vous laisse donc lire ces quelques lignes. Prenez ce que vous souhaitez y prendre !

« Une chose m’étonne prodigieusement – j’oserai dire qu’elle me stupéfie – c’est qu’à l’heure scientifique où j’écris, après les innombrables expériences,  les scandales journaliers, il puisse exister encore dans notre chère France un électeur, un seul électeur, cet animal irrationnel, inorganique, hallucinant, qui consente à se déranger de ses affaires, de ses rêves ou de ses plaisirs, pour voter en faveur de quelqu’un ou de quelque chose … Quand on réfléchit un seul instant, ce surprenant phénomène n’est-il pas fait pour dérouter les philosophies les plus subtiles et confondre la raison ? Où est-il le Balzac qui nous donnera la physiologie de l’électeur moderne ? Et le Charcot qui nous expliquera l’anatomie et les mentalités de cet incurable dément ? Nous l’attendons.

Je comprends qu’un escroc trouve toujours des actionnaires, la censure des défenseurs, l’Opéra-Comique des dilettanti, le Constitutionnel des abonnés, M. Carnot des peintres qui célèbrent sa triomphale et rigide entrée dans une cité langdocienne ; je comprends tout. Mais qu’un député, ou un sénateur ou un président de la République, ou n’importe lequel parmi tous les étranges farceurs qui réclament une fonction élective, quelle qu’elle soit, trouve un électeur, c’est-à-dire l’être irrêvé, le martyr improbable, qui vous nourrit de son pain, vous vêt de sa laine, vous engraisse de sa chair, vous enrichit de son argent, avec la seule perspective de recevoir, en échange de ces prodigalités, des coups de trique sur la nuque, des coups de pieds au derrière, quand ce n’est pas des coups de fusil dans la poitrine, en vérité, cela dépasse les notions déjà pas mal pessimistes que je m’étais faites jusqu’ici de la sottise humaine en général, et de la sottise française en particulier, notre chère et immortelle sottise, ô chauvin ! […]»

«[…] A quel sentiment baroque, à quel mystérieuse suggestion peut bien obéir ce bipède pensant, doué d'une volonte, à ce qu'on prétend, et qui s'en va, fier de son droit ; assuré qu'il accomplit un devoir, déposer dans une boîte électorale quelconque un quelconque bulletin, peu importe le nom qu'il ait écrit dessus ?... Qu'est-ce qu'il doit bien se dire, en dehors de soi, qui justifie ou seulement qui explique cet acte extravagant ? Qu'est-ce qu'il espère ? Car enfin, pour consentir à se donner des maîtres avides qui le grugent et qui l'assomment, il faut qu'il se dise et qu'il espère quelque chose d'extraordinaire que nous ne soupçonnons pas. Il faut que, par de puissantes déviations cérébrales, les idées de député correspondent en lui à des idées de science, de justice, de dévouement, de travail et de probité ; [...]»

«[…] l'homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu'en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu'il ne te donnera pas et qu'il n'est pas d'ailleurs en son pouvoir de te donner. L'homme que tu élèves ne représente ni ta misère, ni tes aspirations, ni rien de toi ; il ne représente que ses propres passions et ses propres intérêts, lesquels sont contraires aux tiens. Pour te réconforter et ranimer des espérances qui seraient vite déçues, ne va pas t'imaginer que le spectacle navrant auquel tu assistes aujourd'hui est particulier à une époque ou à un régime, et que cela passera. Toutes les époques se valent, et aussi tous les régimes, c'est-à-dire qu'ils ne valent rien.[...]»

« […] Et s'il existe, en un endroit ignoré, un honnête homme capable de te gouverner et de t'aimer, ne le regrette pas. Il serait trop jaloux de sa dignité pour se mêler à la lutte fangeuse des partis, trop fier pour tenir de toi un mandat que tu n'accordes jamais qu'à l'audace cynique, à l'insulte et au mensonge.[...]»

Paru dans « Le Figaro » le 28 novembre 1888

 

« […] D’ailleurs, le bonheur dont il se plaint, et que tous les gouvernements lui apportent, pareil, c’est lui seul qui l’a fait, toujours. Il a fait la Révolution française et, phénomène inexplicable, en dépit de cent années d’expériences douloureuses et vaines, il la célèbre ! Il la célèbre cette Révolution qui n’a même pas été une révolution, un affranchissement, mais un déplacement des privilèges, une saute de l’oppression sociale des mains des nobles aux mains bourgeoises et, partant, plus féroces des banquiers ; cette révolution qui a créé l’inexorable société capitaliste où il étouffe aujourd’hui, et le Code moderne qui lui met des menottes aux poignets, un bâillon dans la gorge, un boulet aux chevilles. Il en est fier, et toute sa vie, à travers les monarchies et les républiques, se passe à changer de menottes, de bâillons et de boulets, chimérique opération qui lui arrache ce cri d’orgueil :

- Ah ! si je n’avais pas fait Quatre-vingt-neuf, où donc en serais-je ? […] »

14 juillet 1889

 

Vous pourrez lire l’intégralité de ces textes dans un petit recueil qu’un éditeur intelligent a eu la bonne idée de faire paraître !!

Octave Mirbeau

La grève des électeurs

Editions Allia

3 €

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