SALAUDS DE GRECS !!!
Conversation retranscrite d’après un enregistrement (presque) imaginaire réalisé lundi matin dans une banque d’affaires. Les termes employés n’engagent que ceux qui les ont utilisés et ne relèvent pas de la responsabilité de l'auteur de ce blog.
- Ah les salauds ! Non, mais tu as vu ça ? Ces connards ont voté pour l’extrême gauche. Mais où va-t-on, je te le demande ? En plus des mesures économiques on aurait dû leur supprimer le droit de vote à ces trous duc ! C’est toujours pareil, tu leur donnes ça et ils en veulent toujours plus. Jamais content. Appelle-moi Papandréou, qu’on règle ça.
- Mais il n’est plus Premier Ministre !
- Quoi ?! Mais ça fait 90 ans qu’on traite avec eux ! Ils ne nous ont jamais rien refusé.
- Le Pasoc a fait 4% aux élections. Papandréou, c’est fini.
- Et c’est le bolchévique qui va diriger le pays ?
- Il a 148 sièges, quasiment la majorité absolue !
- Il va nous faire le coup de l’emprunt russe ce connard ! Quand je pense à ce qu’on va perdre. Leur prêter de l’argent avec un taux de 22% alors que la BCE nous l’avait filé à 0%, c’était quand même une super idée. Comment on va faire notre gras, maintenant ?
- Au pire, ce sont les pue-la-sueur européens qui vont nous rembourser.
- Je sais bien. Mais c’est pour le principe. Tu imagines si les espagnols ou les portugais veulent faire pareil ! En plus, on avait presque réussi à créer le paradis en Grèce. On en était à deux doigts. Suppression des services publics de la santé, de l’éducation et de l’information, diminution par deux des pensions de retraites, suppression du salaire minimum …. Il faut toujours qu’il y ait des briseurs de rêves. Tiens, j’en pleurerai !
- Le peuple a parlé.
- Ah ! Me parle pas du peuple, ça me file de l’urticaire ! Un ramassis de connards qui ne comprennent rien à nos intérêts. Quand on lui laisse le choix, il fait n’importe quoi. Regarde Maastricht, on est passé à ça et quand à la Constitution Européenne, il l’a rejetée, le peuple. Si je tenais l’imbécile qui a décidé de leur faire lire, aussi.
- Faut les comprendre. Dedans on avait mis l’interdiction d’une harmonie sociale et fiscale et le détachement des travailleurs …..
- On leur demandait de voter. Pas de comprendre ! Heureusement que le petit nerveux l’a fait voter par des gens sérieux. J’espère qu’aucun connard n’aura l’idée de proposer un référendum pour le prochain traité transatlantique. Ce serait une perte de temps pour sa mise en application ! Non, mais là on a atteint une limite. Moi je te le dis. Pour la France, on leur laisse encore jusqu’en 2017, mais s’ils ne votent pas Le Pen, qui m’a promis de supprimer le droit de vote, il faudra prendre des mesures.
- C’est avec le père que tu avais conclu. Pas sûr que la fille fasse pareil. Vu son discours ….
- T’es con ou quoi ? Le père ou la fille, c’est la même chose ! La devanture a changé mais le fonds de commerce reste le même. 40 ans d’ultra libéralisme et d’antibolchévisme, ça s’efface pas comme ça ! Au pire, il reste la petite fille. J’en ai déjà parlé avec elle, elle est d’accord.
- Et pour la Grèce ?
- Je vais me renseigner auprès d’Obama pour savoir si la CIA n’a rien contre Tsipras. Un bolchévique, ils ont sûrement quelque chose. Sinon, ils inventeront. Au pire, je peux demander à Poutine. Il doit lui rester du polonium !
- Et sinon ?
- Bah, sinon, il faudra armer l’extrême droite et les aider à faire un coup d’Etat. Souviens-toi du Chili de Pinochet, nos affaires marchaient du tonnerre.
- Même après, quand on a fait casquer les chiliens pour rembourser les prêts qu'on avait octroyer à leur Généralissime ! Le coup de génie !
- Tu m'étonnes. Mais rendre un pays européen complètement acquis à nos idées, ce serait quand même mieux. Tous les jours, je prie Saint Friedman pour que ça arrive. C’est quand même inconcevable de devoir supporter tous ces connards.
- Que veux-tu. Si le peuple n’existait pas, nos saints textes économiques pourraient s’appliquer sans entrave.
- Bon, allez, il faut que je te laisse. J’ai rendez-vous avec Bachar pour un prêt. Depuis les attentats de Paris, il est redevenu fréquentable. J’ai le feu vert d’Obama.
- Tu y vas comme ça ?
- J’ai 5 courriers à lui remettre. Une recommandation de Poutine et un courrier d’Obama, de Hollande et de Cameron. J’attends qu’on me fax celle de Merkel. Par contre, je ne peux pas lui prêter à plus de 15%. Ordre du Secrétaire d’Etat au commerce.
- C’est dur !
- Oui, mais comme il va nous acheter des armes et du matos avec, on s’y retrouve. Ah ! Au fait, avant que j’oublie, tu diras à Pete de Standard (& Poors – Note du transcripteur) que je suis d’accord pour prendre ses merdes, mais qu’ils se débrouillent pour les passer en triple A avant 6 mois. J’aurai besoin de fonds à ce moment-là.
- 6 mois ? C’est un peu court ! S’il discute ?
- Et bien s’il rechigne, tu lui diras que j’ai un ancien copain de fac qui vient d’être nommé chez Moody’s. Il ne réfléchira pas longtemps, crois-moi !
Fin de l’enregistrement
Amis de la Démocratie et de la transparence, bonsoir !!