CHAPITRE 1 : UN AVION POUR TOTO
"Pour être un grand Président de la France qui compte, il faut faire comme les américains."
Cette devise, plus forte que l'euro, pourrait être gravée au fronton de l'Elysée où le reclus en a fait son antienne.
A l'inverse d'un de Gaulle qui voyait la grandeur de la France dans sa différence et son indépendance, l'actuel président, à l'image d'un Tony Blair accusé d'être le caniche de Bush junior, veut être l'ombre de la main qui dirige la première puissance mondiale, l'ombre de son chien "Bo", en bref, l'ombre de son ombre.
Bien sûr, tout le monde sait comment ce genre d'histoire se termine, sauf lui qui non content d'être fier de ne pas avoir lu la Princesse de Clèves, n'a sûrement jamais goûté à la saveur des poètes du plat pays.
Cela a commencé par une allégeance sans condition à l'ancien président américain, à quelques mois de la fin de son mandat. On remarquera ici la grande clairvoyance de l'homme aux six cerveaux - dixit son épouse aphone - dans la vision politique et la conception des relations internationales.
D'où la difficulté de renouer avec l'actuel président une fois celui-ci élu. Les histoires d'amour ne sont jamais simples et la mansuétude ne fait pas partie des attributs américains.
Le prix de son rachat fut le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN. Commnandement intégré qu'avait quitté de Gaulle en 1966.
Les américains nous tenaient par les cojones à cette époque au vu de la dette importante que nous avions à leur égard. Dette constituée avant la guerre et par le plan Marshall. En 1966, de Gaulle a remboursé intégralement et en or cette dette. Libéré de ce poids, il a pu leur dire d'allez se faire habiller chez plumeau et quitter le commandement intégré. Ce qui nous permettait, en pleine guerre froide, faut-il le rappeler, de retrouver l'indépendance de notre armée, de nos moyens et de nos communications en cas de conflit. Ce qui n'empêcha pas de Gaulle de promettre de combattre toute invasion soviétique au côtés des américains.
Le retour dans le commandement intégré fait de nous, non point seulement des alliés, mais des vassaux en mettant tout nos moyens militaires dans des mains américaines en cas de guerre.
Aujourd'hui que la donne géopolitique a entièrement changé et que les américains veulent faire la guerre au monde entier, on mesure la justesse de cette réintégration et la valeur que prend la France au regard d'autres pays comme la Russie ou la Chine.
Second geste fort dans l'identification au modèle américain, la possession d'un avion réservé au Président de la République.
Après "Air Force One" voici donc venu "Air Minus One" ou plutôt "Air Weak* One" pour faire plus anglo-saxon.
Dans un pays où les distances sont considérables (4.500 km d'est en ouest et 2.500 du nord au sud) et où le train fait figure de diligence moderne, il est normal d'utiliser l'avion. En France, patrie du chemin de fer avec l'Angleterre, nous avons un réseau ferré extrêmement dense et des trains plus que rapides ! Ajourd'hui, on peut allez chercher une bonne bière à Londres dans la journée et une cerveza à Madrid.
Demain, il en sera de même pour Berlin et peut-être Prague.
Et puis à quoi bon un "Air Weak One" alors qu'une flotte d'avions gouvernementaux existent ? Bien sûr ce ne sont pas des longs courriers et des escales sont nécessaires au ravitaillement des appareils. Mais cela ne gênaient apparemment pas les prédécesseurs de notre actuel président ?
Oui, mais le problème n'est pas la distance, mais bien la vitesse. Car notre bon chanoine de Latran a du mal à dormir quand il n'est pas dans sont lit !! Le pauvre biquet !
« Déjà pendant la campagne électorale ses conseillers avaient du mal à le faire dormir sur place» cite Bruno Dive dans son livre "Air Sarko"(1-2).
Et il lui faut donc vite, vite, rentrer chez lui le soir pour ne pas dormir dans des draps étrangers.
A quoi ça tient les oripeaux de la grandeur de la France, parfois !
Vous allez me dire qu'il n'a pas acheté (avec nos sous, quand même !) un avion neuf mais un avion d'occasion. «L'appareil a appartenu successivement au loueur américain ILFC avant de voler sous les couleurs de Swiss Air puis d'Air Caraïbes.» (1)
Pour faire des économies répondrez-vous. Que nenni mes ami(e)s, mais bien parce que la patience ne fait pas partie des qualités du président et qu'il ne pouvait attendre et supporter les délais du constructeur européen. Déjà qu'il doit patienter avant d'en profiter que les aménagements soient terminés !!
Aménagements un rien choucard, soit dit en passant.
En tout cas, le lit double devrait faire plaisir à Dominique Strauss-Khan s'il est élu en 2012. Entre les accompagnatrices et les secrétaires, il n'aura que le choix dans l'embarras. (Et pas dans les dates, comme pourraient l'insinuer certaines mauvaises langues avides de scandales régaliens !!)
Vous remarquerez que les membres d'équipages sont relégués au fond de l'appareil et que le commandant de bord n'a pas intérêt à avoir une envie pressante au moment ou la chanteuse jouera de la corde à noeud !
A l'heure du Grenelle de l'environnement où le carbone est devenue la nouvelle bête noire, quand tout un chacun se demande qui osera sortir un projet ou une proposition de loi pour taxer la respiration, notre président, lui, va augmenter encore et encore sa consommation de carbone.
Heureusement qu'il a renoncé à la fumeuse taxe du même nom !!
«Si l'A330-300 avait été utilisé sur les 300.000 kilomètres de l'année dernière, (pendant la campagne électorale) il aurait émis 13.956 tonnes équivalent CO2» contre 7.061 tonnes. D'après le magazine "Terra Economica" cité par le site Challenges.fr. (3)
7.000 tonnes correspondant grosso moildo à la consommation de 1.000 français ! Ce qui promet de belles envolées lors de sa prochaine campagne électorale à laquelle il ne pense pas du tout !
A vouloir faire comme les grands à une époque où la crise voudrait que l'Etat se la joue modeste, l'ego de notre président semble bien déplacé et surtout coûteux pour nous et nos enfants.
Mais s'il n'y avait que ça ....
* Weak : Faible
Pour en savoir plus :