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DROIT DANS LE MUR (IA FREE) - Contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre (Pierre Dac)
28 juin 2024

LE PEINTRE ET LE SEMINARISTE

Nos envoyés spéciaux ne reculant devant aucune difficulté, viennent de rapporter un document exclusif et exceptionnel. Je m’empresse de vous le faire partager.

Nous sommes dans un lieu inconnu entre ici et là-bas. Un champ de fleur traversé d’une rivière. Sur le bord, deux hommes discutent. D’après nos informations, il s’agirait d’un peintre autrichien et d’un séminariste géorgien. Leurs échanges sont ponctués par le bruit de l’eau et le gazouillis des oiseaux.

Mais écoutons-les.

 

Le peintre : T’as vu, on est revenu à la mode.

Le séminariste : Toi surtout. Pourtant tu t’étais bien cramé auprès de ton public !

Le peintre : Parle pour toi. Depuis ’56 t’étais pas à la fête !

Le séminariste : Que veux-tu, les grands idéaux sont immortels !

Les deux hommes éclatent de rire.

Le peintre : N’empêche, il était temps. Je commençais à trouver le temps long.

Le séminariste : Tu as bien été aidé.

Le peintre : Tu parles du banquier ultra libéral ? Un classique. Les capitalistes m’adorent.

Le séminariste : Et ils fédèrent autour de moi. C’est du gnan gnan !

Le peintre : Le tien, il fait pourtant pas dans la finesse !

Le séminariste : Là, je suis d’accord avec toi. Moi les purges, je les ai faites après avoir gagné le pouvoir, pas avant. Faut pas être con !

Le peintre : Moi c’est pareil. J’ai attendu un an et demi avant d’éliminer le socialisme de mon mouvement. En plus c’était des pédés !

Les deux hommes éclatent de rire.

Le séminariste : Que veux-tu, l’impatience de la jeunesse !

Le peintre : En tout cas les juifs me sont de plus en plus sympathiques.

Le séminariste : Tu déconnes ?

Le peintre : Non. Vois avec quelle hâte ils tendent le coup vers le bourreau, à quelque chose de naïf et de touchant. Ça me rappelle ma chienne quand je l’ai aidée à partir avec moi.

Le séminariste : Là tu as raison. Je lui avais dit à l’autre con de s’allier avec les sociaux traitres pour faire style en ’36 et de calmer un peu son antisémitisme. Tes héritiers ont réussi à inverser la charge de la preuve ! Chapeau.

Le peintre : Je te rappelle que ma politique était basée sur un droit ! Un droit de la communauté novateur qui a su faire des petits !*

Le séminariste : Le problème avec vous c’est que vous êtes trop violent. Là, tes nervis ils vont s’exciter dans la rue en risquant de faire peur à tout le monde.

S’approche un vieux monsieur en uniforme qui tient à la main un bâton recouvert d’étoiles.

Le peintre : Ah non, pas le vieux gâteux !

Le séminariste : C’est pas un copain à toi ?

Le peintre : Tu parles,

Le vieux : Je viens faire à la France, le don de ma personne.

Le peintre : Mais arrête pépère, plus personne ne veut de toi ! T’es complètement rückständigen !

Le vieux : L’esprit de jouissance et les 35 heures l’ont emporté sur l’esprit de sacrifice. Vous n'êtes ni vendus, ni trahis, ni abandonnés. Ceux qui vous le disent vous mentent et vous jettent dans les bras du communisme.

Le séminariste : Il radote vraiment le vieux.

Le vieux : Ah ! Un bolchévique ! Vade retro !

Le vieillard croise ses deux index en direction du séminariste.

Le séminariste : Tu vois, c’est avec tes idées à la con qu’on n’a pas pu s’allier. Sur le fond, on pense la même chose ! Le problème ce sont les juifs et le capitalisme.

Le peintre : Autant pour les juifs, je suis d’accord avec toi, mais le pognon, y a que ça de vrai ! Le capitalisme adore les régimes autoritaires ; pas de syndicats, pas de contestation, pas de revendications et des salaires inexistants.

Le séminariste : Et alors, je ne vois pas la différence avec nous ? Syndicat unique salaire minimum unique et interdiction de contester. Kif kif bourricot !

Eclats de rire.

Le peintre : En tout cas, je pense qu’il y en a un qui fera encore mieux que nous.

Le séminariste : Tu parles de l’américain ? Je suis d’accord. Je crois que ceux qui le suivent sont encore plus cons que les tiens et les miens réunis !

Le peintre : Arriver à propager l’idée qu’ils ne sont pas allés sur la Lune et que la Terre est plate ! C’est du grand art. Moi j’avais essayé avec la Terre creuse et ça a marché moyen…..

Le séminariste : Pourtant c’est toi qui a dit que plus le mensonge est gros plus il est cru ?

Le peintre : C’est vrai. Tu imagines ce qu’on aurait réussi à faire si on avait eu internet ?

Le séminariste : Arrête, ça me fout les boules !

 

Les deux hommes se bidonnent tellement, qu’ils tombent dans les bras l’un de l’autre.

 

Fin de l’enregistrement.

 

 

 

* Défendre la forme du droit. Regards contemporains sur le droit nazi de Guillaume Richard Dans Droit et société 2018/2 (N° 99), pages 505 à 516

Article du monde - Le droit au service des nazis - 23 février 2017

 

 

 

 

Facing the Dictator: Stalin, 1946; Hitler, 1938
Facing the Dictator: Stalin, 1946; Hitler, 1938

 

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