«Grippe A

Un virus qui fait débat»

Documentaire diffusé sur Arte 20 octobre 2009

Réalisateurs : Jutta Pinzler, Stefanie Schwalfenberg

Le professeur Peter Schönhöfer, co-directeur de la revue Arznei Telegramm parle du début de l'épidémie et des mesures prises au Mexique l'année dernière en doutant fortement de la réalité des chiffres :
 «Les chiffres du Mexique sont faussés à la base car la qualité des soins laissent à désirer. Les chiffres sont montés en épingle.» Il poursuit en disant que les chiffres des victimes atteintes de la grippe A ne sont que des estimations car il n'y a pas de prélèvements systématiques.

Le docteur Wolfgang Wodarg, député social-démocrate du SPD, lui-même médecin épidémiologiste spécialisé dans les affections pulmonaires, confirme en ajoutant : «A quel rythme ont-ils cherché le virus ? Si les pays n'ont pas cherché le virus en 2008 et qu'ils déclarent beaucoup de cas en 2009, on ne peut pas comparer.»

Le 11 juin 2009, l'Organisation Mondiale de la santé, dirigé par le professeur Margaret Chan, passe au niveau maximum sur l'échelle de la pandémie, le niveau 6.
Ce niveau 6 engage les Etats membres de l'OMS à mettre en oeuvre leur plan de lutte contre la pandémie et à commander vaccins et médicaments !

Ce qui est amusant, c'est qu'en mai 2009, l'OMS a supprimé deux critères essentiels dans la définition d'une pandémie.
Avant cette date, il fallait un nombre élevé de malades et de décès dans plusieurs Etats. Les nouveaux critères disposent que pour décréter une pandémie, il suffit d'une transmission accrue et durable du virus dans au moins deux des six régions du monde !

Plus besoins de morts pour décréter la phase 6 qui oblige des milliards d'investissements en médicaments et en vaccins, pour le plus grand bonheur des laboratoires !

L'Allemagne a acheté 50 millions de vaccins pour 600 millions d'euros, somme partagée en l'Etat et les Länders. Les 50 millions de vaccins sont à comparer aux près de 82 millions et demi d'habitants.
La France, plus forte que tout le monde a acheté 94 millions de doses (pour un peu plus de 63 millions d'habitants !!) pour une somme qui relève du secret-défense. Le coût estimé varie entre 1 milliard et 1 milliard 400 millions d'euros. En clair, quand les allemands ont payé leur vaccin 12 euros, nous l'avons payé entre 10,60 et 14,90 euros. Sans compter le desdit qu'il va falloir allonger pour rupture de contrat !!!

En Grande-Bretagne, chaque britannique peut se procurer lui-même les médicaments grâce à une hotline téléphonique. Le stock d’antiviraux est prévu pour 80% de la population. En revanche, le gouvernement n’a acheté que pour 180 millions d’euros de vaccins.

Furent évoqués ensuite les risques de la vaccination. Aux Etats-Unis en 1976, un virus porcin asiatique importé par les soldats du Vietnam frappa le pays. Les chiffres sont éloquents :
- 45 millions d'américains vaccinés
- Plusieurs centaines de personnes paralysées
- 25 personnes morts à cause du vaccin
- UN mort par la grippe

Comme disait Coluche : «Choisi ton camp, camarade !»

Une comparaison de bon aloi fût également citée avec le SRAS, qui frappa l'Asie il y a quelques années :
- 8 000 contaminés
- 918 morts, soit près de 10% de mortalité chez les malades.

La grippe A n'engendre que 0,1% de mortalité. 100 fois moins.

La grippe saisonnière fait 500 000 victimes dans le monde chaque année.
- 8 à 10 000 morts en Allemagne
- 4 à 6 000 morts en France

Aujourd'hui, les chiffres réels de la grippe A parlent de 80 morts en France métropolitaine dont 90% ne seraient pas dues à la grippe elle-même, mais aux complications respiratoires de personnes déjà fragiles.

La deuxième partie du documentaire expliquait le pourquoi du comment de cette panique organisée et à qui profitait le crime.

Le professeur Christian Drosten a identifié l'agent pathogène du SRAS. Il explique que la mutation du virus de la grippe A est «peu probable. Le virus est déjà très performant dans sa configuration. Une mutation aussi importante s'accompagne toujours d'une période plus difficile pour le virus.» Il conclu en disant que «l'objectif d'un virus n'est pas de tuer mais d'exister.»

Certains reprochent à l’OMS d’être trop proche des laboratoires. D’ailleurs, beaucoup de membres de l’OMS ont travaillé dans l’industrie pharmaceutique avant d’intégrer l’organisation. Des représentants des laboratoires sont mêmes présents à chaque réunion de l’OMS. Officiellement en tant qu’observateur et pour répondre aux demandes d’informations en tant qu’experts.

L’analyste Martin Brunninger explique que les brevets arrivent à échéance, qu’il n’y a pas de nouveaux produits déposés et que les chiffres d’affaires des laboratoires sont en constante baisse. Depuis plusieurs années, il y a plus d’investissement dans le marketing que dans le développement de nouveaux produits. Il précise qu’avec les commandes gouvernementales, les laboratoires ont pu « se refaire » !!

En gros, une bonne alarme pandémique permet de booster les ventes !

Prenons le tamiflu, par exemple. Lors de la grippe aviaire, 96 Etats en ont acheté pour 550 millions d’euros. Les Etats-Unis à eux seuls en ont acheté pour 48 millions d’euros. Il est amusant de voir que Donald Rumsfeld, secrétaire d’état à la défense du gouvernement Bush, était dans le même temps président du conseil de surveillance du laboratoire Roche, fabricant du Tamiflu. Lors de la grippe aviaire, les actions Roche ont explosé et Rumsfeld s’est empoché 4 millions d’euros de bénéfice grâce à ses actions dans le laboratoire.

Roselyne Bachelot travailla plus de dix ans dans l’industrie pharmaceutique. Ça crée des liens !

La directrice de l’Institut Pasteur, co-financé par l’Etat, siège également en tant qu’experte au conseil d’administration du LEEM, le syndicat de l’industrie pharmaceutique. A ce même conseil on y retrouve l’AFM, mais aussi le ministère de l’économie, des finances et de l’emploi. Cf site du LEEM

D’après Eléna Pasca, du forum pharmacritique, l’ancien président de l’Institut Nationale de Prévention et d’Education à la Santé (INPES), Philippe Lamoureux, est passé avec armes et bagages au LEEM.

En Grande-Bretagne, Sir Roy Malcom Anderson, recteur de l’Imperial College de Londres, siège également à l’OMS et conseil le gouvernement dans la lutte contre le virus sur la grippe A. Il a publiquement défendu les remèdes anti-grippaux. Une journaliste a découvert qu’il touchait un salaire de 116 000 livres par an de Glaxo Smith Kline (GSK). Le cœur sur le portefeuille,  le gouvernement et le laboratoire ont démenti tout conflit d’intérêt.

En Allemagne, c’est la commission permanente de la vaccination de l’institut Robert Kock qui recommande les vaccinations nécessaires qui seront remboursées par l’assurance maladie. Les membres de la commission sont des médecins chercheurs dont les projets sont en partis financés par l’industrie pharmaceutique.

Le député Wolfgang Wodarg, également membre de la commission de santé a expliqué que le VFA (l’Association des Fabricants Chercheurs) a versé des millions d’euros à l’assurance maladie pour que la loi sur la régulation des prix des médicaments sous brevet ne soit pas votée par le parlement allemand. Le tout sous le regard bienveillant du gouvernement allemand.

L’Allemagne a acheté tous ses vaccins à GSK. La France, elle, en a acheté plus de la moitié à GSK.

Comme vous le voyez, la boucle est bouclée !

Passons maintenant au Tamiflu. Le docteur Matthew Thompson, chercheur à Oxford, a réalisé une étude consacrée aux effets de cet anti-viral sur les enfants, qu’il a publié dans le British Medical Journal. Il en est arrivé à la conclusion qu’ : «Aucune preuve que ces médicaments réduisent les risques de graves complications ou d’hospitalisation. Aucun bienfait pour les enfants asthmatiques. En revanche des effets secondaires comme vomissements et déshydratations sont apparus dans un cas sur vingt»

Dans un rapport de 2005, le Japon a relevé des cas de défenestrations d’adolescents après prise de Tamiflu. Bien qu’il n’y ait pas de lien évident de cause à effet, le gouvernement japonais a appliqué le principe de précaution en déconseillant la prescription de tamiflu aux adolescents.

Et, curieux hasard, l’Europe oblige Roche depuis 2007, à indiquer l’existence d’effets secondaires dans la notice du Tamiflu. Effets qui peuvent être des crampes, des troubles du comportement et de la conscience ainsi que des hallucinations. Joyeux programme !

En septembre 2009, Roche est passé à la contre-offensive dans une conférence de presse en faisant passer ces effets secondaires pour des symptômes rares de la grippe A ! C’est le serpent qui se mord la queue ! Qui de la poule ou de l’œuf …..

Enfin, dans un essai passionnant intitulé : « Une médecine corrompue », Hans Weiss cite des exemples très intéressants :

GSK fixe les prix sans discussion, sans appel d’offre public et bien sûr sans aucun contrôle indépendant.

Voici donc la passionnante histoire de la grippe A de 2009 qui devait faire des millions de morts et qui a juste fait des millions de baisés. Par contre elle aura généré des millions d’euros pour les laboratoires qui en avait bien besoin.

Pas de conspiration mondiale, pas de domination du monde par quelques initiés après extermination du genre humain. Juste une banale histoire de pognon ! Comme d’habitude.

Méditez donc ses lignes. Vous y repenserez lors de la prochaine pandémie meurtrière qui devrait s’abattre sur le monde d’ici deux ou trois ans. Un nouveau virus presque inconnu dont la dangerosité ne fera sûrement aucun doute !

 En attendant, continuez à avoir peur ! Cela vous évitera de trop réfléchir !!!

Nosophobie : Crainte obsédante des maladies

Résumé étude Thomas Thompson (en anglais)

Site Pharmacritique