Or donc, l'inévitable attraction présidentielle nous donne aujourd'hui une image claire de l'effondrement intellectuel qui atteint les hommes (et les femmes) politiques. Je suis pour la parité !

A l'instar d'un trou noir, niché au milieu d'une galaxie, qui ne laissent échapper aucune lumière, nos futurs candidats nichés dans leurs certitudes, ne laissent échapper aucune idée, même lumineuse !

Il suffit qu'un esprit un peu simplet dégoise sur les trente cinq heures pour que tous les maires de Meaux en rajoute une couche avant qu'un idiot en colère montant sur de grands chevaux (il lui faut au moins ça!) ne vienne mettre le holà comme un vulgaire supporter de foot !

Mais au fait, de quoi-t'est-ce qu'on cause en ce moment ??

Je croyais que les 35 heures n'existaient plus ? Qu'il fallait travailler plus pour pas gagner moins ? On m'aurait trompé ? On m'aurait enduit d'erreur ? Quid de la loi dite de modernisation sociale d'août 2008 ?

Pour les ceusses qui auraient loupé un épisode dans la fantastique saga de la durée légale du travail, voici un bref résumé afin de s'y retrouver un peu.

Avant 2008, y avait à peu près 35 heures. Depuis 2008, y a toujours 35 heures, mais si tu veux pas, TEPA obligé !!

En clair, si la durée légale du travail est toujours de 35 heures par semaine civile, article L 3121-10 du code du travail, ou de 1607 heures par an, la loi autorise dorénavant un employeur à négocier par accord collectif un nombre d'heures supplémentaires quasi illimitées mais surtout rémunérées à seulement 10 % !! (où quand le minimum devient le maximum !!) au lieu de 25, 50 ou 100%.

Au passage le p'tit faitout piétine allégrement la hiérarchie des normes, qui prévoit que chaque niveau juridique inférieur dans la hiérarchie ne peut qu’améliorer la situation telle qu’elle a été définie par les étages supérieurs.

En clair, que la convention collective soit plus avantageuse que la loi et l'accord  collectif plus avantageux que la convention et la loi pour le salarié.

Quand aux salariés qui sont au forfait, ils ont gagné 17 jours de travail supplémentaire par an grâce à la loi. On parle aussi de la journée de solidarité ? Non ?! Bon, comme vous voulez !!!

Comme vous le voyez, la durée légale du temps de travail est une acception bien vague et modulable qui ne reflète aujourd'hui absolument pas la réalité des salariés.

Or donc, quand Manuel Valls dit que les 35 heures, "c'est ringard", il remet en cause la durée légale du temps de travail et omet sciemment de nous dire que la loi n'est là que pour rassurer les imbéciles.

Quand Jean-François Copé est d'accord pour "ouvrir le débat" sur les 35 heures, il oublie de préciser l'existence de la loi de modernisation sociale qui permet, par accord collectif, de passer outre la durée légale du travail.

Et lorsque le p'tit faitout s'emporte et "clôt le débat" (sans qu'il ait été ouvert, dussé-je le préciser !) il prend bien garde d'expliquer que la remise en cause de la durée légale du travail  ferait vaciller son fameux «travailler plus pour gagner plus» et leur pendant, les heures supplémentaires défiscalisées (qui nous coûte une blinde, soi dit en passant !). Et perdre un argument de campagne à un an de sa triomphale réélection, cela ne serait vraiment pas malin ...!

On le voit, le débat démocratique et politique sort une nouvelle fois grandi de ces affrontements de haut vol où le débat d'idée côtoie les traits de génie dans un échange sans cesse renouvelé d'arguments les plus probants.

Après on s'étonne que la fille du borgne grimpe dans les sondages ....

Méfiez-vous, on va finir par y arriver .... dans le mur !!