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DROIT DANS LE MUR - Contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre (Pierre Dac)
15 mars 2015

RENTABILITE ECONOMIQUE VS RENTABILITE HUMAINE !!

Tout devrait être dit

Que voulons-nous ? Une rentabilité économique ou une rentabilité humaine ? Aujourd’hui, ce n’est pas un choix puisque l’on impose l’une par rapport à l’autre.

Je m‘explique.

Prenons le sommeil. Certains vous expliqueront avec force conviction que le sommeil est une perte de temps et que dormir c’est bon pour les feignants. Eux, les vrais « hommes », ne dorment que quelques heures et cela suffit largement. Alors, c’est vrai, chacun a un rythme différent et nous ne sommes pas égaux devant le sommeil. Et oui, pendant le sommeil, l’homme est improductif et ne rapporte pas d’argent.

Oui, mais !

Le sommeil est essentiel, vital pour vivre (tautologie !) et le manque de sommeil induit, une fatigue excessive qui jamais ne se rattrape, un fort stress qui peut générer cancer, maladie cardio-vasculaire, dépression jusqu’au suicide. Et si l’on pousse le processus comme l’on fait américains et soviétiques en empêchant les gens de dormir ; lavage de cerveau et servilité.

En clair, si on dort normalement et selon son horloge biologique, on vit plus longtemps. Donc si l’on rapporte la productivité sur une vie entière, le sommeil n’est pas un handicap. Sauf si l’on a comme postulat la rentabilité immédiate et à court terme.

Louis Renault, au début du siècle précédent, s’était rendu compte que ses ouvriers étaient beaucoup plus productifs quand ils revenaient de repos alors que sans, ils commettaient des erreurs, il y avait des accidents et que le coût des pièces à refaire grevait les bénéfices. C’est Marcel Dassault (Le père de Serge, qui sucre les fraises et les électeurs de sa commune. Le père était ingénieur, pas le fils !!) C’est Marcel Dassault, donc, qui a donné 15 jours de congés payés à ses salariés bien avant 1936 car ceux si préféraient cela à une participation aux bénéfices de l’entreprise, proposé par M. Dassault pour les remercier des très bons résultats.

Prenons un autre exemple. La santé ou plus précisément le système de santé dont on bénéficie dans nos pays. Par principe, soigner les gens pour éviter qu’ils ne meurent n’est pas une idée rentable. Juste de bon sens. Mais depuis le livre blanc de Michel Rocard en 1991 (vous voyez, cela ne date pas d’hier !) les énarques et les financiers ont voulu rendre la santé rentable. Cela s’appelle « La gestion Comptable des Dépenses » Ah ! Le joli mot.

Le principe est plus simple à comprendre. Quand on soigne les gens, on dépense de l’argent et les sommes versées par les patients ou l’Etat, ne suffit pas à rembourser les sommes dépensées. Donc, il faut à tout prix que les dépenses soient à hauteur des remboursements ou inversement. CQFD !

Le problème, c’est que les financiers, obnubilés par leurs colonnes de chiffres ont oublié qu’un patient bien soigné revient dans le système de production pour produire et consommer. Mais cela, on ne le calcule pas. Ce ne sont pas les mêmes colonnes.

Dans le même ordre d’idée, on a coutume d’entendre qu’un salarié coûte cher, en salaire et en charges sociales, sans s’occuper de ce qu’il rapporte en terme de productivité. Pas la même colonne !!

En cas de nouvelle guerre, si ce sont les financiers qui dirigent, on la perdra de nouveau très rapidement. Si on ne soigne pas les blessés, à perte, pour retourner au combat, on se retrouvera rapidement à cours de soldat !! CQFD !!

Dans la propagande maintes fois rabâchée depuis plusieurs années, on insiste sur le fait qu’il faut « diminuer les dépenses publiques qui grèvent le budget de l’Etat et l’empêche d’être compétitif ». En dehors du fait que ce sabir ne veut pas dire grand-chose, sinon entourber les esprits simples qui finissent même par répéter ce qu’ils ne comprennent pas mais qu’ils considèrent comme une vérité quasi divine, déversée par les Oracles du 20 heures, la réalité est un tout petit plus nuancée.

Et de sortir une formule basique et si simpliste que l’on est bête de ne pas y avoir pensé plus tôt : « On ne peut pas dépenser plus que ce que l’on a » !

Mais Bon dieu, mais c’est bien dur, comme dit l’urologue de Dominique Strauss-Kahn.

Si je n’ai que cent euros dans mon porte-monnaie, je ne peux pas en dépenser cent dix ! Si c’est vrai pour la ménagère de moins de cinquante ans, c’est forcément vrai pour un Etat. CQFD !

En dehors du fait que la ménagère de moins de cinquante ans et le terroriste islamiste de moins de trente-trois ans ont aujourd’hui à leur disposition Cofinoga et Cetelem, 5e chevalier de l’Apocalypse après la Mort, la Famine, la guerre et la maladie.

Car à votre avis, comment cela se fait-il qu’on prête à la France à un taux négatif ? Vous avez déjà vu un banquier vous prêter de l’argent à perte ? Moi Jamais ! Et pourtant, c’est ce qui arrive à la France depuis plusieurs mois déjà. Quand on prête à la France 100 euros, elle ne rembourse pas 115 ou 120 euros comme les grecs, mais 95 euros !

Elle n’est pas belle la vie ? Et en plus on a perdu notre triple A !

Et pourquoi donc, me demanderez-vous ? Eh bien parce les prêteurs considèrent que la France, vue son patrimoine, ses entreprises, ses résultats, sa productivité ne pourra pas ne pas rembourser et que même en perdant un peu, ils gagnent beaucoup et à coup sûr par rapport à d’autres investissements plus risqués !

Et la Banque Mondiale et le FMI qui commencent à dire à demi-mot couvert par la discrétion journalistique (vous savez, les 30% !!) que le déficit, bah, en fait, c’est pas si grave que ça !!

Ah, bon ! Et pourquoi diantre, demande-je ébaubi ?

Et bien parce que cela rapporte. Prenons une profession de santé. Une infirmière ou un kiné. Il ne produit pas d’argent à proprement parlé puisqu’il ne vend rien. Mais il paye des impôts et des taxes comme n’importe quel citoyen. Il dépense son argent durement gagné en biens de consommation. Il a besoin de matériel pour exercer son métier, matériel parfois fabriqué en France, souvent plus, mais qui est vendu par des entreprises qui font vivre des salariés et qui payent des impôts et des taxes. Les patients soignés et remis en état, vont reprendre une activité qu’ils pourront exercer au mieux de leur capacité puisqu’exempt de douleur fatigante et usante qui les minaient jusque-là réduisant d’autant leur productivité……

La boucle est ainsi bouclée !

Reprenons ; à l’image de notre dormeur qui va vivre plus longtemps, l’économie, c’est un système global et ce qui coûte ici, rapporte là !

Même si ce que cela rapporte est difficilement quantifiable et ne fait pas partie de la même colonne !

Enfer et boules de bittes, comme disait Pierrot.

Pensez-y la prochaine fois que l’on vous dira qu’il faut réduire les dépenses publiques et supprimer tous ces feignants de fonctionnaires et tous ces privilégiés qui abusent du système ! CQFD Ou « C’est Qui qui l’a dans le Fion Dorénavant ! » ou plus gentiment « Ce Qu’il Fallait Dénoncer ! »

 

A bonne en tender, phallus !

Ciel

"Reflets de table" - Crédit Fix (dorénavant, les photso seront de moi, et toc !!)

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