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DROIT DANS LE MUR - Contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre (Pierre Dac)
19 juin 2013

BIG BROTHER DANS LA VITRINE

A tout ceux qui préfèrent la sécurité à la liberté, voici une nouvelle conséquence de la surveillance généralisée de tout nos faits et gestes.

Mais après tout, peut-être allez-vous aimer !!

"Age, sexe, type ethnique des clients : rien n’échappe aux cybermannequins commercialisés par une société italienne.

Souriez, vous êtes épiés. Le mannequin Eye See, qui commence depuis six mois à orner les rayons et les vitrines des grandes enseignes internationales de prêt-à-porter et de luxe, a tout pour attirer le chaland : une plastique féminine irréprochable, des vêtements à la mode.

Sauf que, lorsque vous passez devant lui, c’est lui qui vous déshabille du regard. En s’appuyant sur une technologie de reconnaissance faciale, initialement conçue pour intercepter dans les aéroports les criminels en cavale, la société italienne Almax, leader dans la production de mannequins, a réussi la prouesse de mettre au point un véritable bijou technologique de flicage. Pour réaliser ce projet, elle s’est associée à Selea, une société italienne de recherche et développement de systèmes avancés de vidéosurveillance, et à une spin-off [une société créée par des chercheurs] de l’Ecole polytechnique de Milan, spécialisée dans le domaine de la sécurité à base de solutions biométriques.

En clair, derrière les yeux du mannequin, des caméras filment tout ce qui passe à leur portée, à la seconde près. Les informations recherchées sont l’âge, le sexe, l’ethnie, le temps passé devant la vitrine, les horaires d’affluence… Toutes ces données sont transmises par Wi-Fi vers une base centralisée de stockage, laquelle va tout traiter et éditer des statistiques. “L’idée est de développer une technologie pour améliorer nos vies et aider nos clients à gagner des parts de marché en affinant leur stratégie de marketing. Ces mannequins sont par exemple capables de dire que, dans une journée, il y a eu 80 % d’hommes et 20 % de femmes, à quelle heure il y a eu un afflux de clients, si la clientèle intéressée est d’origine asiatique…”, commente Max Catanese, PDG d’Almax.


“Le fait que ces caméras Wi-Fi soient cachées suggère que les magasins sont parfaitement conscients que la majorité de leurs clients s’opposeraient à ce type de contrôle digne de Big Brother”, s’indigne Next-up, ONG française concourant à la défense de l’environnement naturel, notamment contre les champs électromagnétiques. “Les mannequins ne sont là que pour fournir des statistiques, les images ne sont pas gardées, le respect de la confidentialité des individus est donc respecté. Après, tout dépend de l’utilisation qu’en feront les grandes enseignes”, reconnaît le patron d’Almax.

Effectivement, quand on est à la tête d’un grand magasin et que l’on dispose d’un tel espion à portée de main, cela peut donner des idées. Comme l’utiliser pour pister les voleurs à l’étalage, surveiller les salariés, etc. “En France, ce genre d’appareil qui allie vidéo et biométrie est soumis à autorisation, ce qui suppose des démarches juridiques. Pour ce qui concerne la vidéosurveillance, il faut par exemple une autorisation préfectorale, car, du fait qu’il est camouflé, le système est automatiquement intrusif. Pour l’heure, aucune société n’est venue nous voir pour mettre en place ce système”, explique une porte-parole de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) française.


Sauf que, parmi les sept grandes enseignes internationales qui ont déjà acheté une vingtaine de ces mannequins (entre 3 000 et 5 000 euros l’unité), on trouve des Canadiens, des Américains et des Européens – dont au moins un Français, qui a visiblement oublié de déclarer son Eye See aux autorités compétentes… “Non, je ne vous donnerai pas son nom, ni celui des autres d’ailleurs, parce que nos clients ne veulent pas que leurs concurrents directs soient au courant”, justifie Max Catanese.

Almax étudie également la possibilité pour le mannequin de se connecter automatiquement sur la carte Wi-Fi des smartphones des clients repérés par les caméras, pour leur proposer des offres personnalisées, des cartes de fidélité et toutes sortes d’applications marketing. Le risque est, là encore, d’accéder à des données personnelles qui n’ont rien à voir avec le commerce. “Ce système n’est pas encore totalement développé, mais le Wi-Fi, c’est la prochaine étape”, souligne le PDG d’Almax.



Tout comme la reconnaissance vocale, qui est actuellement testée à l’Ecole polytechnique de Milan. Prochainement, l’Eye See sera capable d’écouter les conversations des clients faisant des observations sur les vêtements ou les produits qu’il porte. Il sera même en mesure de reconnaître des mots parmi les commentaires. Et tout ça dans une totale discrétion, car à aucun moment il n’est prévu d’informer le client qu’il est filmé, enregistré et tracé."

Eric Dourel
Publié le 22 mai dans "Le courrier de Genève" - Courrier International 1179 du 6 au 13 juin 2013

 

Franchement, je ne vois pas quoi ajouter d'autre !!

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Commentaires
E
Tant qu'à faire, le système va aller lire directement ta carte bancaire et te débiter dans la foulée...
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